Battambang : deuxième ville du pays :

Pour nous rendre à Battambang, nous prenons un bus, moyen le plus simple pour se déplacer au Cambodge, mais aussi le plus économique. Il nous faudra environ 5 heures pour rejoindre cette ville située au centre du pays. Dès notre arrivée, nous remarquons que la chaleur est bien moins étouffante qu’à Siem Reap : premier bon point pour cette ville peu touristique.

Notre Guesthouse se situe à l’écart du centre, nous louons donc les services d’un chauffeur de tuk-tuk pour nous y rendre. Après une vingtaine de minutes, nous voici arrivés dans une maison bordée de champs et accessible par une piste en terre (et en très mauvais état).

La Guesthouse dispose d’un restaurant, d’une piscine (dans laquelle nous ne mettrons pas les pieds) et de vélos prêtés gracieusement par les propriétaires. Les vélos disponibles sont très vieux mais bien entretenus et ils nous seront très utiles lors de notre séjour ici. Après avoir passé une bonne partie de la journée dans le bus, nous décidons de manger sur place.

Battambang en deux-roues :

Après s’être reposés, nous enfourchons deux vélos et partons visiter le centre de Battambang, son marché et les berges de la rivière qui la traverse. La ville n’a pas grand chose à offrir, peu d’architecture typique, pas de parc ou de musées. En revanche, nous sommes immédiatement séduits par l’atmosphère qui y règne. La ville est calme et nous nous y sentons bien. Nous continuons donc notre balade le long de la rivière et dans les différents quartier de la ville.

Nous apprenons à conduire à la cambodgienne : nique sa khmère le code de la route (comme dit Maeva la canaille du 16ème) : ici on prend les ronds-points à l’envers si ça permet de faire gagner 10 mètres. Il faut aussi prendre chaque virage le plus possible à l’intérieur : que l’on tourne à gauche ou à droite et ce même si on se retrouve en sens inverse !

Workout au parc à Battambang :

Le lendemain, nous reprenons les vélos pour continuer notre visite de Battambang, nous avons repéré une maison Khmer traditionnelle que nous pouvons aller visiter gratuitement. La maison en question se trouve à 10km de la guesthouse. La visite est intéressante mais très courte. Nous visitons en effet la maison assez rapidement et le neveu de la propriétaire (qui est une des seule de sa famille à avoir survécu aux Khmers rouges) nous donne quelques explications en français.

Sur le chemin du retour, nous traversons la rivière pour explorer l’autre rive. La rive gauche n’a rien de spécial : grands axes routiers et hôtels moches. Nous décidons donc de continuer jusqu’au prochain pont afin de retourner de l’autre côté. Sur le chemin, nous faisons une halte dans un jardin public longeant la rivière et disposant de machines de sport.

Le monstre

Nous pouvons travailler jambes, abdos et bras dans un jardin public et les différents agrès sont accessibles gratuitement à quiconque. Après avoir considérablement augmenté notre masse musculaire, nous rentrons (en vélo pour le cardio).

La machine

Khmers rouges et chauves-souris :

Après cette matinée vélo, nous allons visiter les Killing caves de Battambang. Ces grottes situées au sommet d’une colline servaient aux Khmers rouges à se débarrasser des personnes dangereuses pour la Kampuchéa démocratique. Les intellectuels , profs, et citadins étaient considérés comme des menaces pour le régime de Pol Pot. Certains ont même été éliminés car ils portaient des lunettes : preuve irréfutable de leur opposition au gouvernement.

Cette visite nous a permis de nous plonger dans l’horreur de la période Khmers rouges qu’ont traversé des millions de cambodgiens. Après cette émouvante balade, nous sommes redescendus de la colline pour assister à l’envol des chauves-souris qui logent dans une cavité à flanc de montagne. Ces mammifères volants quittent leur antre tous les jours aux alentours de 18h pour aller se nourrir. Cet envol est connu pour être l’un des plus grands du monde, des millions de chauves-souris sortent en continu de la grotte pendant plus de 45 minutes. Après ce spectacle, nous retournons en tuk-tuk à notre guesthouse.

Les potes de Batman

La rue, un espace à partager avec tous les usagers : Battambang prend au pied de la lettre les slogans de la sécurité routière (française)

Nous ressortirons (toujours en vélo) le soir pour aller manger à Battambang (le resto de l’hôtel n’étant pas hyper bon). Avant de quitter la guesthouse, le grand-père de la famille nous indique une autre route car celle que nous empruntons actuellement est fermée pour cause de mariage. Les cambodgiens ont en effet pour habitude de « privatiser » un bout de route pour fêter leurs unions. Nous devons donc faire un détour, armés de nos frontales (la piste de terre n’est pas éclairée) pour nous rendre au centre-ville. Après avoir bien mangé, nous rentrons et tentons de braver l’interdit en passant par la route privatisée ! La fête bat son plein et les hauts parleurs crachent tour à tour musique inaudible (nous avons rarement entendu une enceinte saturer à ce point) et discours (probablement religieux). Nous éteignons les frontales le temps de passer à travers les rangées de tables sur lesquelles les invités ont pu manger pour célébrer cette union.

Le lendemain, nous quittons Battambang pour Phnom Penh : capitale du Cambodge. Le trajet se fera une nouvelle fois en bus 🙂

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